Intégration des systèmes

L’intégration des systèmes est une approche coordonnée formalisée de la planification, de la prestation des services et de la gestion. Un système intégré est un ensemble de services intentionnel et coordonné qui est financé et géré centralement. L’intégration des systèmes vise à aligner les services de façon à éviter leur chevauchement, à améliorer le partage de l’information, à accroître l’efficacité (par exemple en réduisant le temps d’attente) et à fournir une expérience des soins sans heurts aux personnes et aux familles. L’intégration des systèmes s’appuie sur une approche « sans fausse route ». Cela signifie que, quelle que soit la façon dont une personne entre dans le système, elle peut accéder à tous les services nécessaires. L’accès aux services n’est pas accordé sur la base du premier arrivé premier servi, mais grâce à une évaluation et à des protocoles de renvoi simplifiés servant à s’assurer que les personnes reçoivent les services dont elles ont besoin et qu’elles souhaitent recevoir en tout temps.

Le terme « intégration verticale » désigne une approche centralisée de la planification, de la gestion et de la prestation des services dans un contexte organisationnel unique de prestation des services. L’intégration verticale peut survenir au sein d’une petite organisation (par exemple un abri) ou d’une institution complexe de grande taille (p. ex. un conseil scolaire ou un hôpital). Dans l’intégration verticale, les processus de travail sont coordonnés entre les ministères, de façon à ce que chaque ministère soutienne un aspect unique d’un plan de soin exhaustif. Le terme « intégration horizontale » décrit une approche centralisée de la planification, de la gestion et de la prestation de services dans l’ensemble d’un réseau d’organisations/institutions au sein d’un secteur (p. ex. le secteur de l’itinérance) ou entre des secteurs (p. ex. entre l’éducation, la santé mentale et l’itinérance). L’intégration horizontale peut survenir au niveau des administrations communautaires, provinciales ou fédérale. Dans tous les cas, l’intégration exige l’association d’une approche ascendante (c.-à-d. locale) à une approche descendante (c.-à-d. régionale, institutionnalisée ou axée sur la gouvernance).

L’assurance d’une grande quantité de planification et de collaboration est une condition préalable à l’établissement d’un modèle de prestation des services intégré à tout niveau. Un cadre de planification des systèmes fondé sur des preuves facilite l’intégration. Le plan doit déterminer quels sont les « populations prioritaires » et les cheminements de service adaptés à chaque groupe. Dans l’ensemble du système, les organisations doivent convenir d’utiliser un processus de sélection, de renvoi et d’admission assurant aux personnes qui entrent dans le système l’accès à des services ciblés, quel que soit leur premier point de contact. Les organisations doivent également cerner et communiquer clairement leurs activités, programmes, populations cibles et critères d’admissibilité aux services grâce à un mandat partagé (p. ex. itinérance épisodique, Logement d’abord) pour que les fournisseurs de services puissent assurer des renvois rapides et adaptés. Tous les outils de communication et d’évaluation (p. ex. les échelles utilisées pour recenser les différents facteurs qui influent sur l’expérience d’itinérance vécue par une personne) qui facilitent l’utilisation d’un langage commun et les processus interorganisationnels simplifiés contribuent à assurer une réponse systémique efficace à l’itinérance.

Exemples :

En Australie, le Turnaround Program destiné aux enfants ayant des besoins complexes utilise un système de renvoi centralisé « pour les jeunes qui ont besoin de bénéficier de protection de l’enfance, de services d’incapacité, de mesures d’adaptation, de justice pour les jeunes, de soins hors du foyer, d’éducation alternative, d’aide à l’éducation et de services de santé (y compris les services de toxicomanie) ».

AUTEURE : Nichols, Naomi (2014) Homeless Hub.